En vérifiant mes archives pour mieux illustrer la duplicité des Jean-Michel Caroit de ce Monde, je viens tout juste de me rendre compte qu’au moment même où je publiais le texte ci-après, à mon insu et celui de 30 millions de Canadiens et de 10 millions d’Haitiens, la fameuse réunion de planification du sanglant coup d’État se déroulait, à quelques kilomètres de ma maison.
En effet, nous devions un mois plus tard apprendre, via Michel Vastel et le Magazine québécois l’Actualité comment du 31 janvier 2003 au 1 février 2003, convoqués en la résidence gouvernementale sise au Meech Lake (Gatineau-Ottawa) par le Ministre de la Francophonie Denis Paradis, des diplomates blancs se sont entendus qu’il faille renverser le Président légitime d’Haiti et mettre le pays sous tutelle de l’ONU. Voir: Initiative d’Ottawa sur Haiti
Sales vautours !
Voici donc mon texte publié le 1 février 2003…
Au sujet de l’article intitulé « Haïti ou la permanence du malheur» de Michel Caroit, je voudrais formuler les observations que suivent:
***
On peut en effet dire que la communauté en question se divise en deux groupes de plus en plus distincts. D’un côté, il y a les forces eurocentriques : Les Etats-Unis de Bush, le Canada, la France ainsi que les autres membres de la communauté Européenne qui soutiennent ouvertement les efforts d’une opposition qui ne cache aucunement son but de renverser le Président, avant la fin de son mandat constitutionnel. D’un autre côté, il y a les forces afrocentriques: les pays du CARICOM, de l’Amérique latine (Vénézuela, Guyanne etc…), le Congressional Black Caucus des É.U. etc… qui soutiennent le Président Aristide dans son entêtement à terminer son mandat.
***
Cette troublante dualité transpire agressivement des récentes réunions de l’OEA (Organisation des États Américains) où, par mauvaise ironie, la France, en sa qualité de membre observateur, joue un rôle de « pays amis d’Haiti ». Voyez-y vous-mêmes au www.oas.org. En effet, monsieur Caroit, certains esprits pourraient percevoir un troublant rapprochement entre les situations Haitienne, Zimbabweenne et Ivoirienne!
***
Ces phrases aussi portent à équivoque messieurs et dames : «L’émergence de l’ancien colonel Himmler Rébu parmi ses dirigeants préoccupe plusieurs ambassades, à commencer par celle des Etats-Unis.
N’avons-nous pas tous lus dans le Washington Post du 2 février 2001 (5 jours avant l’investiture d’Aristide) que l’opposition à laquelle vous faites référence messieurs, est une création de l’IRI et que ces gens ont ouvertement annoncé leur intention (AVEC l’AIDE DE LA CIA – ont-ils précisé !), de rétablir l’armée (productrice de coup d’états) en ses fonctions et destituer le président Aristide.
«The most determined of these men, with a promise of anonymity, freely express their desire to see the U.S. military intervene once again, this time to get rid of Aristide and rebuild the disbanded Haitian army. “That would be the cleanest solution,” said one opposition party leader. Failing that, they say, the CIA should train and equip Haitian officers exiled in the neighboring Dominican Republic so they could stage a comeback themselves.»
Le plus grave des erreurs de JBA aura été celui de sous-estimer la détermination des bourreaux néo-coloniaux du peuple Haitien de faire échouer le projet de libération socio-économique et politique du peuple NOIR.
Sacrifiée, tel le Congo de Patrice Lumumba, Haiti observe impuissante des vautours déguisés en colombes qui tournoient sa carcasse.
Jean Saint-Vil
“Seule elle a fait 1804. Qui viendra fêter 2004 avec Haiti, la négresse noble et rebelle?”